LODOS
     
  hacivat  

En mars 2009, le groupe LODOS est créé par l'association Frontriera à l'initiative de Tugrul Yücesan. Avec la collaboration du centre culturel « De Central » à Gand (Belgique), Frontiera fait appel à un groupe restreint de musiciens partageant le gout de l’exploration des frontières socioculturelles et musicales.

La composition musicale et les arrangements sont inspirés de la musique traditionnelle turque et de thèmes orientaux. Cette base de travail du projet Lodos a permis  courant 2009 l’écriture et l’interprétation d’un répertoire unique.

L’authenticité du projet Lodos réside dans la volonté des musiciens et compositeurs de mélanger subtilement l’improvisation, comme dynamique interprétative, à des arrangements fidèles à la musique traditionnelle orientale.

Parallèlement,  Lodos s’inscrit aussi dans une expression Audiovisuelle multiple laissant place lors des concerts à  un équilibre entre l’image, le mouvement, le son et le rythme. C’est dans cette effervescence musicale et visuelle que prennent place deux icones de la littérature turque : Karagöz et Hacivat.


Karagöz et Hacivat sont les deux personnages traditionnels du théâtre d'ombres turc. Ces deux icônes populaires évoluent dans un quartier imaginaire, accompagnées d'une foule d'autres personnages de toutes origines : ce quartier représente la société ottomane dans son ensemble, stéréotypes des figures majeures de la religion, des ethnies et des provinces qui composent l'empire ottoman de l'époque. On parle aujourd’hui de « l’Art Karagöz ». Cet art a progressé durant le 17ème siècle et prend son ampleur au 18ème. Karagöz était alorsle spectacle le plus populaire à Istanbul, capitale de l’empire Ottoman, ce qui permit sa propagation dans le bassin méditerranéen; en Roumanie,  Grèce, Bulgarie, Macédoine, Tunisie, Egypte et Syrie. Ce spectacle y est toujours joué aujourd’hui.
Karagöz représente la morale et le sens commun. Homme ordinaire, droit mais illettré, il échoue dans la plupart de ses entreprises. Hacivat, lui, vient d’une classe aisée. Il ne travaille pas et ironise de tout. Deux personnages que tout oppose et qui pourtant voyagent ensemble, unis par le même désir de se confronter au monde dans toute sa diversité. Karagöz et Hacivat sont l’âme de ce projet, les chefs d’orchestre invisibles. Leur histoire et leur duplicité sont la métaphore récurrente dans le répertoire et les images du projet Lodos. Derrière chaque différence, chaque horizon, une unité demeure, fondamentale et indispensable.

 

 

  karagoz